IPv6: la stratégie de Free ?
La semaine dernière, Iliad, la maison mère de Free, a annoncé la disponibilité de l’IPv6 pour ses abonnés. Mais pourquoi Free aurait-il besoin de passer à l’IPv6 ? Le site de France Telecom liste les avantages de l’IPv6 par rapport à l’IPv4 ; Essayons d’en déduire les prochaines innovations de Free :o)
Un espace d'adressage inépuisable et hiérarchique
Pas besoin de faire un long discours là-dessus, le rapport du RIPE NCC annonce une pénurie d’adresse IP v4 pour 2019.
L'optimisation des traitements et l'amélioration des performances des routeurs.
La simplification des architectures des services réduit les coûts de déploiement et de gestion/exploitation
L’attribution des IPv6 est hiérarchique permettant une meilleure distribution des IPs par continents/pays/ISP : cela permettra de réduire considérablement les tables de routage dans les routers et summarizant au maximum les routes.
La sécurité, intégrée dans le protocole, qui conduit à des offres de services hautement sécurisées (authentification et confidentialité)
hmm…
La renumérotation automatique : un changement d'opérateurs ou d'ISP ne remet pas en cause le plan d'adressage de l'entreprise (opération lourde, coûteuse et longue en IPv4)
Interessant si Free développe ses services entreprises.
L'autoconfiguration automatique qui met l'Internet à la portée de tous : "je branche mon terminal : il a automatiquement une adresse IP, il est aussitôt opérationnel" (pas de configuration)
On rentre dans la problématique du Home Networking : « Comment joindre tous les périphériques de ma maison ? ». Puisque tout équipement peut avoir sa propre adresse IPv6, il n’y a plus besoin de gérer le NAPT côté GW. La fonction de translation d’adresse/de port est couteuse en ressource CPU. D’après les photos de la freebox optique dévoilées en milieu d’année, nous avions déduit que le NPU utilisé était un Marvell 5181L. Ce processeur a des capacités limitées en NAPT SmallnetBuilder a testé un router Giga utilisant ce processeur et arrive à 200Mbps en NAPT. Si nous supprimons le NAPT, et que nous faisons du routage pur, il est sûr que les performances seront meilleures. On peut même envisager d’avoir l’attribution des IP par le réseau directement et une GW qui fonctionne en bridge. Free ayant vraissemblablement décidé de fibrer ces clients en Gigabit Ethernet, il pourrait « proposer » d’atteindre ce débit qu’aux clients utilisant l’IPv6 tout en conservant ce processeur (il est probable que Marvell a dans ses cartons une version cadencée à plus de 500Mhz) : « Vous avez plus de 100Mbps en IPv4 (200 max), pour pofiter pleinement de la fibre optique et obtenir le débit de 1Gbps, passez en IPv6 »
L'intégration du protocole de mobilité (Mobile IPv6) permet une mise en œuvre facile et optimisée de services liés à la mobilité et assure la continuité de service entre différents réseaux d'accès (ADSL, WLAN, GPRS…) en toute transparence pour l'utilisateur
Là on rentre dans la volonté de Free d’obtenir une licence UMTS et dans sa stratégie autour du Wimax. En passant à l’IPv6, Free à un protocole de routage adapté à la mobilité sur différentes architecture : un VRAI service de convergence fixe/mobile…
3 commentaires:
L'idée de l'IPv6 pour économiser les ressources de la Freebox est intéressante, mais ça ne marche pas, du moins à court terme. En effet, Free fournit une connectivité IPv6 par encapsulation en IPv4 (par opposition à l'IPv6 natif de Nerim ou de l'expérimentation de Wanadoo/Orange). Apparemment, il y a encore pas mal de matériel non compatible IPv6 sur le réseau de Free (comment se sont-ils débrouillés?!). Cette encapsulation est au moins aussi coûteuse que la traduction d'addresses.
Pour l'IPv6 à 1Gbps en FTTG, je crois qu'il va falloir attendre encore un peu.
s/FTTG/FTTH/
Effectivement, Free fait du tunneling pour attribuer des IPv6... à ses clients ADSL. Quid des clients FTTH?
Les Cisco 4500 utilisés pour l'accès le permettent.
Bref, Free n'a pas encore dévoilé toute sa stratégie...
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